Dix tirages fine art ( 40 x 30 cm) d’oeuvres sélectionnées par T. K-Leu et issues de sa série historique, présentés dans un coffret augmenté sur le dessus par une peinture originale de l’artiste. Tirage : 7 ex pour le monde, datés, signés, numérotés.
Au sujet de la série Hommage aux Icônes du tatouage
De 1997 à 2003, Titine K-Leu crée la série de tableaux intitulée « Hommage aux icônes du tatouage ». Lorsque débute ce grand ouvrage (vingt-sept pièces au final), l’artiste ne peut alors se douter de la place que vont occuper ses futures toiles dans le paysage contemporain de l’art outsider mondial, et la manière dont elles vont s’inscrire en tant qu’œuvres majeures dans leur catégorie.
En 1997, encouragée par le maître tatoueur Felix Leu, elle débute le travail pour lequel elle va établir un protocole original de recherche. Il s’agit pour elle de rendre hommage aux grands tatoués et artistes tatoueurs de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XX siècle avant qu’ils ne tombent définitivement dans l’oubli. En feuilletant le livre de Spider Webb (tatoueur avant-gardiste des années 70 et 80), « Heavily Tattooed Men and Women » et en parlant avec Lyle Tuttle (maître tatoueur et figure américaine tutélaire du tatouage historique), elle affinera son approche d’un sujet dont peu de gens au monde ont à l’époque la connaissance. Puis, à partir d’anciennes photographies en noir et blanc (portraits photographiques réalisés entre 1850 et 1960 qui lui ont été confiés entre autres par Henk Schiffmacher – tatoueur hollandais, artiste peintre et collectionneur majeur d’artefacts sur le tatouage en Europe), Titine K-Leu va s’attacher à retranscrire sur toile et au plus près les motifs et couleurs de l’époque. La chose est complexe, et nécessite de se plonger dans une longue et minutieuse observation des documents avant croquis. À la loupe, elle va peu à peu décrypter les motifs (les grands classiques de l’iconographie du tatouage américain) et reproduire chaque ligne des dessins portés par ses illustres modèles. Outre cette prouesse d’archivage inédit, pour l’artiste, joindre cette justesse n’est pas que purement esthétique et/ou documentaire, il s’agit aussi de produire une « image-émanation » d’un « amour-respect » absolu du tatouage, basés sur une évidence de « mémoire-transmission ». A cet endroit même interviennent et se lovent le pouvoir d’évocation et d’interprétation imaginaire de l’artiste. De cette alchimie singulière ont surgi une vérité, un discours, une justesse et une esthétique, qui installent définitivement ces œuvres dans un patrimoine contemporain.
En sacralisant l’essentiel de l’histoire qui la compose en tant que femme, artiste, épouse de Filip Leu, membre d’une famille où l’art est le vocabulaire premier et le tatouage les racines, Titine K- Leu se trouve, en tant qu’artiste peintre. Et s’affirme. Pièces maîtresses de l’art outsider pop en matière de représentation du tatouage en peinture, cette série contemporaine est également la première du genre. Dans la lignée des célèbres portraits de Gottfried Lindauer, elle affirme le tatouage en tant que « sujet », et installe une noblesse de vocabulaire. Depuis, nombreux sont les artistes dans le monde (dessinateurs et peintres) ayant eux aussi épousé le sujet : dans la forêt actuelle de ces propositions artistiques, la série de Titine K-Leu est définitivement fondatrice. Texte de Anne & Julien