Seven Memories of Capri I Never Had reproduit la tension entre l’archive et le désir à travers une série de vidéos comprenant des vieilles photos prises lors des vacances d’été à Capri en juillet 1963. Ces photos s’écoulent alors lentement dans leurs couleurs dominantes. Un algorithme de tri des pixels manipule les images, créant le mouvement : les formes et les figures sont délavées et transformées en pixels dégoulinants. Ces pixels représentent à la fois la seule trace possible d’un moment irrémédiable et une métaphore de l’impossibilité d’avoir ce que l’on désire. Le temps entraîne toujours une perte, quelque chose est constamment laissé en arrière provoquant un deuil qui en contrepartie cherche à saisir ce qui persiste. Chaque événement qui devient passé perd sa nature concrète et se transforme en silhouette. Mais comme Deleuze écrit à propos de l’image-temps, « le passé ne suit pas le présent qu’il n’est plus, il coexiste avec le présent qu’il a été ».
«Je ne suis jamais allée à Capri, et pourtant je suis très fascinée par cet été méditerranéen en regardant ses couleurs disparaître. Je me demande en quelle mesure mes souvenirs sont aussi les souvenirs des autres, une citation d’une citation, un désir appris de ce qui devrait ou aurait dû être ou pourrait être. Les frontières de nos souvenirs sont floues, au-delà de leur récit personnel, elles appartiennent à une imagerie et à un univers plus larges. « Sehnsucht » est un mot allemand très difficilement traduisible. D’autres langues doivent se contenter de pseudo-synonymes comme nostalgie, aspiration ou encore désir, sans jamais réellement réussir à retransmettre le sens unique de ce mot. Car si la nostalgie fait référence à un désir nostalgique et même inassouvi du passé (en grec nostos signifie retour et algos signifie souffrance, d’où la douleur pour l’impossibilité de revenir en arrière), « Sehnsucht » fait référence au désir d’une chose absente qui à la fois était et qui n’a jamais existé. C. S. Lewis l’a expliqué comme étant un « désir inconsolable » dans le cœur humain pour quelque chose dont nous ignorons la nature. Dans Seven Memories of Capri I Never Had, je propose et présente un inventaire qui active les archives – une réappropriation d’histoires anonymes – tout en reconnaissant un système dans lequel la fonction du passé n’est pas déterminée par son statut d’évènement univoque, mais par le désir. Conduite par ce désir, la mémoire permet la préservation et l’effacement mais également la manipulation d’objets pour faciliter de nouvelles versions du passé ou plus encore, pour de nouvelles nostalgies et aspirations». (Andrea Wolf)
Toutes les oeuvres de Andrea Wolf
-
Seven Memories Of Capri I Never Had, memory n.3, Capri 1963
€ 1000,00 HT ANDREA WOLF
-
Seven Memories Of Capri I Never Had, memory n.1, Capri 1963
€ 1000,00 HT ANDREA WOLF
-
Seven Memories Of Capri I Never Had, memory n.7, Capri 1963
€ 1000,00 HT ANDREA WOLF
-
Seven Memories Of Capri I Never Had, memory n.6, Capri 1963
€ 1000,00 HT ANDREA WOLF
-
Seven Memories Of Capri I Never Had, memory n.2, Capri 1963
€ 1000,00 HT ANDREA WOLF
-
Seven Memories Of Capri I Never Had, memory n.4, Capri 1963
€ 1000,00 HT ANDREA WOLF
-
Seven Memories Of Capri I Never Had, memory n.5, Capri 1963
€ 1000,00 HT ANDREA WOLF