L’artiste et auteur James Bridle – dont la dernière publication, New Dark Age, examine l’histoire de l’art, de la technologie et des systèmes d’information – est de retour à Rijeka en Croatie pour une exposition monographique à la galerie Filodrammatica, inaugurée le 6 décembre 2018.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les ingénieurs qui travaillaient sur une nouvelle technologie ultra-secrète de radar voyaient apparaitre des formes mystérieuses sur leurs écrans, se déplaçant en masse à travers le ciel. Ils ont nommé ces phénomènes «anges». Ce n’est que plus tard que des ornithologues travaillant avec des radars ont réussi à prouver que ces ombres étaient des nuées d’oiseaux et ont utilisé les radars pour en apprendre beaucoup plus sur le monde naturel.
«My delight on a shining night» est une phrase tirée d’une ancienne chanson folklorique anglaise, The Lincolnshire Poacher, qui décrit les plaisirs de la chasse au gibier de riches propriétaires terriens. Les premières mesures du Lincolnshire Poacher servaient également de signal de reconnaissance à une station de radio à ondes courtes – un mystérieux signal radiophonique d’origine inconnue qui serait lié à l’espionnage – diffusé par la RAF Akrotiri, à Chypre, du milieu des années 1970 à 2008. Akrotiri est le site de l’une des plus grandes installations de radars militaires d’Europe et du Moyen-Orient, recueillant des renseignements sur le Moyen-Orient et la Russie au-delà des frontières. Il abrite également une population de flamants roses qui migrent sur le pourtour méditerranéen. Depuis les années 1970, ces populations de flamants roses ont été suivies par la Station biologique de la tour de Valat dans le sud de la France, dont la base de données a enregistré sur une période de trente ans près d’un demi-million d’observations et comprend plus de vingt mille oiseaux.
Les travaux de James Bridle portent sur la manière dont les opinions politiques et sociales façonnent la technologie et sur la manière dont les nouvelles technologies façonnent à leur tour notre compréhension du monde. Dans « My delight on a shining night », il relie des événements de surveillance et de communication secrète, de données et de visualisation, de migration et de nationalisme, à travers de la vidéo, des impressions et des exercices de traitement de données et de storytelling.
Exposition organisée par Drugo more (The other Sea) et co-produite par Aksioma – Institut d’art contemporain (Ljubljana) dans le cadre du projet State Machines.
Copyrights visuels oeuvres : James Bridle – My delight on a shining night, excerpt from the video
Copyrights visuel exposition : exhibition opening, Tanja Kanazir / Drugo more