ArtJaws accueille une nouvelle collection dédiée aux Art Toys et aux artistes contemporains qui ont fait de ce support leur principal langage artistique. Pour cette première collaboration, Sarah Goldberg, active depuis plus de dix ans dans le monde des Art Toys, nous propose une selection de figurines issues de différentes techniques d’impression.
© Tsuchinoko
Production : Bagel lab
Les Art Toys – également appelés « Designer Toys » ou « Vinyle Toys » – font leur apparition vers la fin des années 90, principalement à Hong Kong et au Japon sous l’impulsion de concepteurs de jeux vidéo ou de jouets, dans le secteur du merchandising mais également à l’initiative d’artistes comme Michael Lau, Eric So, Kaws ou James Jarvis. Ce nouveau support créatif est très vite adopté par une génération très sensible à la culture Manga. Certains collectionneurs, passionnés d’œuvres uniques et originales, s’intéressent également à ces figurines. Depuis, l’Art Toy a fait son chemin et sa communauté active et ses artistes talentueux l’ont fait sortir du ghetto « geek » dans lequel il était cantonné. Avant l’arrivée de l’impression 3D, la fabrication de ces figurines passait principalement par des techniques industrielles : on créait d’abord un moule dans lequel faire couler la figurine en plastique ou résine pour obtenir ainsi l’Art Toy. L’impression 3D et la possibilité de produire un objet réel à partir d’un fichier numérique en 3D ont révolutionné le processus de fabrication. Pour obtenir la pièce finale, l’imprimante 3D dépose et solidifie la matière couche par couche. C’est sans doute une technique à fort potentiel qui offre aux artistes des possibilités encore jamais imaginées.
L’ouverture de la collection « Art Toys » se fait avec quatre artistes utilisant la technique de l’impression 3D. Ce choix nous permet d’être à la jonction entre la culture numérique et celle plus pop mises en valeur par ArtJaws sur sa plateforme. Il est intéressant de faire appel à Badmarvel, l’un des premiers Designers Toy français à avoir utilisé l’impression 3D et à avoir développé le concept – il a d’ailleurs apporté sa propre imprimante lors d’une de ses expositions parisiennes il y a quelques années. Les deux autres artistes, Tsuchinoko et Moes, sont graphistes et saisissent l’opportunité qu’offre l’impression 3D pour proposer un Art Toy original issu de leur univers 2D. Le premier nous transmet ses influences japonaises en proposant un travail ayant pour base la « Kokeshi », poupée classique du Japon. Le second, trouvant sa source dans l’art urbain et la pop culture nous propose plusieurs versions de son pingouin imaginaire aux yeux blancs disproportionnés. Le dernier, François Bonnet, est modeleur 3D de formation, aussi il est évident pour lui d’utiliser l’imprimante 3D pour donner vie à son univers héros/fantaisie. Par la suite et pour compléter cette collection, la visibilité sera également donnée aux Designers Toys utilisant des processus de fabrication plus traditionnels. Selon les techniques utilisées, la valeur marchande de ces pièces peut passer du simple au triple et il est important d’ouvrir au public, collectionneurs ou amateurs, le large champ que propose cette discipline.