Ce crâne de sel est parcouru de zones interactives et offre un paysage sonore qui évolue en fonction des contacts électrostatiques. En créant un miroir symbolique entre le crâne de sel et le crâne du spectateur, cette œuvre propose une exploration méditative, intuitive et sonore de ce lieu géographique et inconnu qui contient notre pensée. Le crâne est constitué ici de sel, matière à la fois dure, précieuse, irritante, fragile et poreuse. Le sel est non seulement un élément de notre paysage biologique intérieur (os, sang, cellules) mais aussi des paysages qui nous entourent: sous sa forme solide et rocailleuse, ou liquide, dilué dans la mer. Contenant et contenu sont ainsi mis en miroir dans ce crâne de sel. Le casque audio permet d’explorer distinctement les différentes parties du crâne de sel avec ses mains dont les positions reflètent la spatialisation sonore. La conception sonore s’appuie sur la méthode binaurale. Chaque partie du crâne (zone frontale, pariétale, temporale et occipitale) influe sur la texture sonore en fonction de la qualité du toucher électrostatique. La conception sonore s’appuie sur la méthode binaurale. Chaque partie du crâne réagit par une sonorité différente qui évoluera en texture en fonction de la qualité du toucher électrostatique. Et chaque zone ainsi explorée reflète la spatialisation sonore. C’est un paysage sonore organique à écouter de matière intimiste. Le visiteur se laisse porter par une fouille anatomique et émotionnelle singulière d’un lieu que l’on ne connaît pas de l’intérieur, mais qui regorge de lieux géographiques. Cette mise en scène s’inspire du tableau d’Albrecht Dürer intitulé « Saint Jérôme », où le Saint pose une main sur le crâne mort (l’objet de sa pensée) et son crâne vivant (lieu de la pensée) (voir : Georges Didi Hubermann, «Etre crâne», 2000). Le lieu de la pensée (celui du spectateur matérialisé par le casque) et l’objet de la pensée (le crâne) se rejoignent par le biais de cette interaction tactile.
Coproduction : Artois Comm./Labanque