Exposition, Galerie Mansart, 2018 © Esmeralda Kosmotopoulos
Jusqu’au 25 février, la Galerie Mansart présente « / / », une exposition d’Esmeralda Kosmatopoulos, curée par Azad Asifovich. Inspirée par les textes de Ferdinand de Saussure et Jacques Derrida, l’exposition transforme les mots en objets simples – images et sons – avant que le sens leur soit assigné et interroge l’influence de notre ère post-Internet sur cette dialectique entre écriture et parole.
« / / » est le fruit d’un dialogue continu entre l’artiste Esmeralda Kosmatopoulos et le commissaire d’exposition Azad Asifovich, dont la rencontre tourne autour de leur étonnement commun envers la langue française, sa phonétique et son écriture.
L’exposition défie la manière dont nous saisissons et transcendons souvent la frontière héritée entre la langue parlée et écrite. Drapeaux, néons, plaques de marbre, œuvres sonores et vidéo se réunissent pour inviter le spectateur à déplorer l’ambiguïté d’une telle origine. L’artiste s’approprie et détourne des outils de langage tels que l’alphabet phonétique international (IPA) ou le logiciel text-to-speech de son téléphone portable pour souligner la déconnexion entre le son d’un mot et l’image formée par la suite de lettres qui le composent ; un écart qui transcende la langue française et peut être trouvé dans la plupart des idiomes ayant une forme à la fois orale et écrite.
Tout autour de l’espace d’exposition, les drapeaux de l’œuvre « Onde sonore » présentent des mots français familiers affichés sous leur forme phonétique en utilisant dans l’Alphabet Phonétique International (IPA) toutes les lettres muettes, doubles consonnes et autres exceptions orthographiques communes à la langue écrite française disparue.
La série de vidéos sur iPhones tirées de l’œuvre « Texte en français » est une réponse aux drapeaux. Cette fois-ci, Kosmatopoulos prend ces mêmes treize mots et les écrit en alphabet latin utilisant toutes les combinaisons de lettres possibles pour recréer le son exact du mot.
À l’arrière de la galerie, se trouve « Lettre anonyme », un grand texte en néon qui reprend une phrase romantique tirée d’anciennes lettres d’amour, exposée ici en lettres blanches et lumineuses au public, transformant cette communication intime écrite en tête-à-tête en un message frontal direct aux spectateurs.
La plaque de marbre «/ a /» située près de l’entrée de la galerie agit à la fois comme un prologue et comme un épilogue de ce voyage à travers le langage.
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