Thierry Fournier, "En Vigie - Nice", Vidéo générative, 2018
Thierry Fournier, "Non-Lieu", Impressions numériques, 2016
Du 24 mars au 28 avril 2018, la Villa Henry présente « Machinal », une exposition personnelle de Thierry Fournier qui fait suite à son accueil en résidence pour la création de « En Vigie », associée ici à trois autres œuvres.
Aujourd’hui, de nombreuses images ne sont plus produites en relation immédiate avec l’œil humain, mais réalisées de manière autonome par des machines et des programmes. La plupart de ces « visions assistées » se déploient dans le domaine militaire ou sur le web (Google, Apple, Facebook…), la détection et l’anticipation du comportement employant souvent des moyens similaires à des fins sécuritaires ou mercantiles. Ces « machines intelligentes » analysent les images mais peuvent aussi réaliser des actions autonomes, comme dans le cas des drones.
Visant à interroger les limites de l’humain et de l’altérité, la démarche de Thierry Fournier pose l’hypothèse fictionnelle que toutes les choses (les objets, le paysage, le réseau, les machines…) seraient dotées d’une vie propre, en instaurant des situations de déplacement ou de confrontation avec elles. Avec l’exposition « Machinal », il fait dialoguer quatre œuvres où notre regard est indissociable de celui de ces appareils.
« En Vigie / Nice » (création, 2018) est une vidéo générative où un programme scrute un paysage d’horizon, en déployant un suspens cinématographique qui nous invite à épouser sa propre logique. La série d’images numériques « Non-Lieu » (2016) utilise des photographies de bombardements trouvées sur le web et remplace tout ce qui permet d’en identifier le lieu par un motif de fond d’écran. L’installation « Just in Case » (2017) imagine ironiquement qu’un programme serait légitime pour détecter si nous sommes bien humains, nous rivant au spectacle de son calcul et à l’attente de son verdict. À travers cet ensemble de pièces, l’exposition ouvre une réflexion plus générale sur les liens et les limites entre l’humain et les machines, notre responsabilité et notre regard.
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